L’ESPAGNE DEVIENT UNE DESTINATION DE PREMIER PLAN EN TOURISME DE FERTILITÉ

Michael Trout - Nov 12, 2018
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40 % des voyageurs européens en quête de traitements de fertilité optent pour les installations médicales espagnoles, encouragés par la loi qui permet les traitements aux femmes célibataires et l’anonymat des donneurs. Le tourisme de fertilité est de ce fait en train de devenir un secteur important dans l’économie espagnole.

Il y a quelques jours seulement, le ministère de la santé espagnol a publié des données du Registre national de l’activité de la Société espagnole de la fertilité (SEF, en espagnol). Les graphiques parlent d’eux-mêmes : en 2016, 138 553 cycles de FIV et 36 463 inséminations artificielles ont été faits dans les 307 cliniques publiques et privées du pays où ces procédures étaient disponibles. Une portion importance d’entre elles (12 939) concernaient des patientes étrangères (39 % étaient Françaises et 19 % étaient Italiennes) qui ont visité le pays principalement en raison des lois plus favorables et de traitements de haute qualité.

Après avoir réalisé plus de 80 % des cycles dans leurs installations privées, la Fondation IDIS (Institute for Development and Integration of Healthcare), qui partage l’opinion du secteur privé de la santé, soutient les graphiques publiés par le corps espagnol : « L’Espagne est le pays qui mène en Europe pour la procréation assistée en termes de nombre de cliniques et de cycles, selon les statistiques publiées par la Société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE en anglais). Chaque année, environ 40 000 bébés naissent dans notre pays grâce à ces procédures et, chaque année, entre 10 000 et 15 000 couples viennent dans notre pays pour des traitements de procréation assistée. Le tourisme de fertilité gagne en popularité. »

En effet, selon l’Association nationale pour les problèmes de fertilité (ASPROIN, en espagnol), « l’Espagne est la destination préférée des étrangers pour se soumettre à des procédures de procréation assistée, représentant presque 40 % du tourisme de fertilité européen, une statistique qui ne fait qu’augmenter. »

Les experts de la Fondation IDIS croient que « les raisons pourquoi les gens voyagent à l’étranger pour des traitements de fertilité peuvent être classées dans des catégories : prix, qualité et disponibilité du traitement.

Une étude européenne suggère que les principales raisons pour voyager dans le but de recevoir un traitement de fertilité sont les restrictions légales dans le pays d’origine et leurs limitations du nombre d’embryons transférés. »

Il n’est pas étonnant de voir à quel point la loi espagnole est considérée comme étant le principal facteur qui a permis au pays de s’établir comme était une destination idéale pour le tourisme de fertilité : « La majorité des étrangers se tournent vers l’Espagne parce que dans leurs pays, les lois ne permettent pas la fécondation in vitro dans certains cas, comme pour les femmes célibataires ou les couples de même sexe [non seulement ce n’est pas supporté, mais certains pays l’interdisent explicitement]. Il y a aussi le cas où les donneurs de sperme et d’œufs [quelques autres pays, incluant ceux avec des lois sur la procréation assistée similaires à celles de l’Espagne, comme le Royaume-Uni] ne sont pas anonymes. Ce manque d’anonymat fait perdre l’intérêt aux potentiels donneurs, ce qui fait en sorte que les listes d’attente sont très longues et peuvent prendre plusieurs années. »

Certains pays, comme l’Allemagne, l’Italie, la Norvège, l’Autriche ou la Suisse, prohibent le don d’œufs. Au même moment, la Fondation IDIS mentionne que les traitements sont plus économiques et qu’« heureusement, nous avons un service médical enviable suite au traitement. »

Malgré que l’Espagne soit devenue l’une des destinations les plus prisées en matière de tourisme de fertilité, lorsqu’on parle de gestation pour autrui, ses citoyens sont les premiers à se tourner vers les autres pays.

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